Une cartographie des sols est en cours de réalisation. Initié par l’état et pris en charge par la Région depuis 10 ans, ce programme s’achève par l’Aveyron. Collectivités, agriculteurs et forestiers pourront ensuite utiliser les données collectées.
Ils sont trois pédologues à scruter le sol aveyronnais depuis le printemps. Ces scientifiques, spécialistes de la structure des sols, travaillent à la conception d’une cartographie à la précision d’1/250 000. Un projet vieux de 10 ans, lancé par l’Etat pour disposer enfin de «données homogènes avec la même précision sur toute la métropole», explique Arnaud Vautier, pédologue à la chambre d’agriculture de la Nièvre et chargé du dossier Aveyron. *Ce programme est décliné dans chaque région, au gré des financements que cette dernière lui octroie.
L’Aveyron figure le dernier département étudié de Midi-Pyrénées, son territoire ne présentant pas de système agricole intensif, ni d’organismes techniques influents.
Fin juin 2019, une carte sera rendue au CNRS de Toulouse, et les résultats communiqués aux ministères de l’Agriculture et de l’environnement.
Arnaud Vautier, Cédric Laveuf [de Solenvie] (exerçant à Bordeaux) et Véronique Genevois (du Cantal) ont démarré l’étude des sols aveyronnais en novembre 2017. «Nous avons commencé par l’inventaire bibliographique, en rassemblant les données géologiques, topographiques…, commente le pédologue nivernais. En fait, nous faisons l’inventaire de tout ce qui existe et après nous bouchons les trous. Et nous constatons qu’il y a pas mal de trous».
Une fois ce travail fait, les trois pédologues se sont rendus sur le terrain au printemps, chacun sur une zone. «Nous avons effectué des sondages tarières au moyen d’une tige d’1,20 m, intégrant des lames. Ces sondages de profondeur sont possibles quand le sol le permet».
À savoir que le sol correspond à la pellicule entre la roche et l’air. Sur chaque sondage, les scientifiques étudient la couleur des horizons, la charge en éléments grossiers (abondance des cailloux), la composition limon sable argile, la présence de taches révélant soit un excédent d’eau, soit une altération de la roche…
Quelques ouvertures de fosses dans des parcelles sont pratiquées pour découvrir plus en profondeur le sol, notamment «la profondeur d’enracinement, voir visuellement le sol et comprendre sa composition chimique fer, alu, calcium, PH…»
«Avec ces données, nous établissons des fiches complètes. Comme nous ne faisons pas des sondages sur chaque parcelle, nous réinterprétons ces données avec la topographie, via les cartes IGN, et la géologie, via des cartes précises au 1/50 000 pour évaluer la nature du sol. Nous en tirons des règles de répartition de sols».
Les trois pédologues sont chargés ensuite de dessiner la carte et de saisir les données de cette description des sols pour l’intégrer dans une base.«Cette base sera accessible à tout le monde. Il faudra juste demander une ouverture de compte auprès de l’Inra ou du CNRS», ajoute Arnaud Vautier.
Une ouverture rendue nécessaire par la complexité des données.
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