4 octobre 2018 Cédric de Solenvie

Mensuel de l’Académie d’agriculture de France n° 37 (octobre 2018)

Mensuel de l’Académie d’agriculture de France n° 37 (octobre 2018)

Le Mensuel

N°37 / Octobre 2018 

A LA UNE

L’agriculture, acteur majeur de la bioéconomie ?

Proposé dès 1925 par T.I. Baranoff, biologiste russe, le néologisme « bioéconomie » est repris dans les années 1970 par Nicholas Georgescu-Roegen, économiste américain d’origine roumaine, considéré comme le père des courants de la décroissance (1), pour mettre en avant les interdépendances entre économie et Nature, et donc les contraintes naturelles pesant sur l’activité économique. A partir de 2009, le terme sera vulgarisé par les économistes actuels.

Economie de la photosynthèse, donc du carbone renouvelable, elle se caractérise par un recours à la biomasse, au sens large, comme matière première à destination de l’énergie, de la chimie, des matériaux biosourcés et de l’alimentation. La bioéconomie a récemment fait l’objet de stratégies par la Commission européenne et plusieurs pays, dont la France en janvier 2017.

Le préfixe « bio », si souvent galvaudé, prend dans ce concept tout son sens. En effet, la bioéconomie consiste à valoriser la biomasse de façon raisonnée et organisée pour mieux gérer nos besoins énergétiques, industriels, chimiques, etc. et opérer une transition, d’une économie tout hydrocarbures fossiles, vers une économie biosourcée et durable en réponse au réchauffement climatique. Elle n’a rien d’innovant dans son principe et nos ancêtres les plus lointains la pratiquaient naturellement en utilisant les bioressources pour leurs besoins quotidiens.

« La terre et les ressources qu’elle produit et qu’elle porte sont précieuses et stratégiques » rappelle Claude Roy, président du club des bioéconomistes. En particulier, notre agriculture, y compris la forêt, a tous les atouts pour être un acteur majeur de la bioéconomie, se positionner comme fournisseur important de matière première pour la chimie et l’énergie, et proposer à l’industrie, entre autres, des sucres, des corps gras, des protéines et de la lignocellulose.

« Mais quelle biomasse, pour quels produits biosourcés ? »

L’Académie d’agriculture de France, très attentive au développement de la bioéconomie, organise avec l’Ecole UniLaSalle de Beauvais les 11 et 12 octobre prochain, un colloque destiné à éclairer un vaste public sur cette question et le rôle important que l’agriculture peut y jouer.

Daniel-Eric Marchand, Vice-trésorier de l’Académie d’agriculture de France

(1) Concept à la fois politique, économique et social, selon lequel la croissance économique apporte davantage de nuisances que de bienfaits à l’humanité.

L’INFORMATION DU MOIS

Les oiseaux des champs régressent ?

Prenons garde aux mises en cause trop simplistes

Imaginons une France où la main de l’homme n’aurait pas modifié les paysages. Nous aurions alors des systèmes écologiques peu diversifiés : forêts, landes et marécages. … C’est l’agriculture qui a créé cette diversité de paysages qui nous sont familiers tout en offrant des ressources alimentaires abondantes et variées pour les oiseaux des champs du temps de la polyculture, y compris des biomasses importantes de ravageurs des cultures avant la révolution verte.

Dans un tel contexte d’artificialisation de la nature, certains oiseaux granivores et insectivores ont pu proliférer à l’image de l’alouette des champs, de la perdrix rouge ou des bruants.

Cet âge d’or a pris fin avec la révolution verte pour deux raisons principales : des changements dans les pratiques agricoles (fin de la polyculture, arrachage des haies, enfouissement des déchets agricoles qui ne laisse plus de nourriture en surface), et l’utilisation de pesticides qui réduit la biomasse disponible pour les prédateurs mais, par contre, protège la récolte.

Il n’est donc pas anormal, même si on peut le regretter, que l’abondance des oiseaux des champs qui avait été boostée dans un contexte agricole particulier, diminue quand ce contexte devient moins favorable. Mais peut-on alors parler d’érosion de la biodiversité comme certains se sont empressés de le faire ? Il s’agit en réalité de fluctuations d’abondance liées à des changements de pratiques dans des systèmes écologiques très artificialisés… ce qui n’est pas pareil !

De fait, rien n’est simple en écologie quand il s’agit de déterminer les causes. L’agrochimie est pointée du doigt, comme d’habitude. Pourtant cette réduction des effectifs des oiseaux des champs en France est un phénomène général en Europe où l’on observe un déclin similaire en Suède où l’agriculture est peu développée, en Grande Bretagne où l’agriculture est en régression, pour ne citer que ces pays, ce qui devrait donner à réfléchir.

En outre, il existe des différences entre les régions de France, et toutes les espèces ne réagissent pas de la même manière : si la perdrix grise a régressé dans les années 80, le faisan a vu ses populations se développer sur les mêmes secteurs.

Il est en effet probable que d’autres paramètres tels que la fragmentation des habitats, la pollution lumineuse, les variations climatiques… interviennent en synergie. Qu’en est-il des conséquences des 60 à 70 000 ha de terres agricoles perdus chaque année pour l’urbanisation, des mesures de protection des rapaces, réputés prédateurs d’oiseaux, de la prédation par les chats domestiques… ? Autrement dit une approche « système » un peu sérieuse s’impose avant d’alimenter la doxa sur l’érosion de la biodiversité.

Christian Lévêque, membre de l’Académie d’agriculture de France

Christian Lévêque a également écrit un article « Un âge d’or de la biodiversité ? » dans le livre « Idées reçues et agriculture – Parole à la science ». Ce livre fait partie de la collection des livres de l’Académie d’agriculture de France, éditée par les Presses des Mines.

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RETOUR SUR LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

Comment favoriser les processus d’adaptation des espèces forestières au changement climatique ?

3 octobre 2018

Le réchauffement climatique en cours entraîne d’importantes modifications concernant les températures et la pluviométrie. Ainsi, les aires climatiques favorables aux différentes espèces forestières se déplacent. Ces espèces ont des possibilités d’adaptation, mais mal connues. Elles ont aussi des capacités de migration par la dispersion de leurs graines et de leur pollen.

Cependant, les changements climatiques pourraient être beaucoup plus rapides que les capacités naturelles d’adaptation et de migration des espèces forestières.

Cette séance avait pour but de réfléchir à la question d’interventions humaines pour favoriser une meilleure adaptation des populations d’arbres forestiers aux changements climatiques.

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LES PROCHAINES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

Les séances hebdomadaires (#seanceshebdos) de l’Académie d’agriculture de France se tiennent chaque mercredi de 14h30 à 17h00 (sauf en périodes de vacances scolaires).

Elles sont gratuites et accessibles à toutes et tous

Ce sont des moments « d’échanges privilégiés » avec des experts de renom sur les sujets traités.  

L’agenda complet de ces #seanceshebdos est disponible > En cliquant ici 

Voici la présentation de quelques-unes de ces futures séances :

La révolution CRISPR-Cas 9 en élevage

10 octobre 2018

Le décryptage des génomes des organismes vivants est de plus en plus rapide. Ce séquençage permet de mieux connaître le fonctionnement des gènes, de détecter des variations ou des anomalies génétiques.

Parallèlement, depuis quelques années, la technologie moléculaire CRISPR-Cas 9 permet de modifier très rapidement et de façon précise n’importe quel ADN. Son utilisation concerne la biologie, la génétique, la médecine, l’agriculture…

Cette « ré-écriture » du génome par mutagénèse ciblée a-t-elle une place en élevage ? 

Au cours de cette séance, plusieurs chercheurs présenteront à la fois les avancées scientifiques, les questions liées à cette technique, ainsi que les applications et les réglementations mises en place dans le monde.

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Les fruits du futur à l’horizon 2035-2040

17 octobre 2018

Quelles seront les variétés fruitières adaptées aux futurs systèmes de production et demandes en fruits des consommateurs ?

Une étude prospective a porté sur l’avenir de la production arboricole confrontée à de nombreuses évolutions qui peuvent avoir, à terme, un impact sur la composition variétale du verger français. Différents scénarios ont été élaborés pour permettre aux acteurs de la filière de choisir les stratégies à adopter.

Cette séance de l’académie va également examiner trois grandes questions essentielles pour le futur : l’impact du changement climatique, la sensibilité croissante des consommateurs aux résidus de pesticides et la création variétale, levier majeur pour l’arboriculture.

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Biodiversité et compensations écologiques : vers une perte zéro

7 novembre 2018

Les compensations écologiques ont pour but de compenser une perte de biodiversité liée à un aménagement ou un projet créateur de nuisances. Le cadre réglementaire français et européen impose tout d’abord d’éviter les impacts des projets, de les réduire s’ils ne peuvent être évités et de compenser les impacts résiduels.

Les mesures compensatoires doivent permettre une équivalence écologique aux pertes induites par les impacts du projet.

Cette séance va permettre de décrire les compensations écologiques en action : intérêts, limites, évaluations, acteurs et métiers. Il s’agit de réaliser un état des lieux et de préciser comment cette politique environnementale peut s’insérer ou non dans les politiques agricoles et de paysage en France.

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Quel est le rôle de l’épigénétique chez l’animal, le végétal et la bactérie ?

14 novembre 2018

L’homme, les animaux et les plantes sont exposés à des facteurs environnementaux qui varient constamment. Mais ils peuvent s’adapter. L’épigénétique étudie la régulation de l’activité des gènes en fonction de variations dues au climat, à l’alimentation, aux pollutions…

Cette séance sera consacrée à l’étude des processus moléculaires participant à la régulation de l’expression des gènes, sans modification de l’information génétique. Différents exemples (les bactéries pathogènes sur l’hôte mammifère, l’amélioration variétale, l’épigénome des spermatozoïdes de taureaux) illustreront le rôle de ces processus moléculaires dans l’interprétation de l’information génétique.

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LES AUTRES ACTIVITÉS DE L’ACADÉMIE

Les visites de l’Académie d’agriculture de France

15 et 16 septembre 2018 

Dans le cadre des journées européennes du patrimoine, l’Académie d’agriculture de France a ouvert ses portes pour la troisième année consécutive. Sa devise « Une passion : connaître, une ambition : transmettre » correspond tout à fait au thème général des journées européennes qui était « l’art du partage ».

Les visiteurs ont découvert les lieux, les missions et les activités de l’Académie, son passé historique et la richesse de son fonds documentaire qui fait partie de notre patrimoine national. La vie et l’œuvre de trois illustres membres de l’Académie (Lavoisier, Parmentier et Pasteur) ont été également présentées à des visiteurs très attentifs. 

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L’agriculture dans la bioéconomie – quelles biomasses pour quels produits biosourcés ?

11 et 12 octobre 2018 – Beauvais

« La bioéconomie englobe l’ensemble des activités liées à la production, à l’utilisation et à la transformation de bioressources. Ces activités sont destinées à répondre de façon durable aux besoins alimentaires et à une partie des besoins en matériaux et en énergie des sociétés, tout en préservant les ressources naturelles et en garantissant la production de services environnementaux de bonne qualité ».

La bioéconomie ne peut se développer sans les territoires et l’ensemble de ses acteurs. C’est pourquoi un colloque sera organisé le 11 octobre à Beauvais sur le site d’UniLaSalle. Trois thèmes principaux seront développés autour des rapports entre la bioéconomie et l’agriculture, l’approvisionnement et la fabrication de produits biosourcés, la disponibilité des biomasses d’origine agricole.

Le 12 octobre sera consacré à la visite d’un « écosystème industriel relié aux produits biosourcés et à l’agriculture ».

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Les nouvelles biotechnologies pour l’agriculture et l’alimentation

22 novembre 2018 – SNHF Paris

Nourrir 10 milliards d’habitants d’ici 2050 est un défi majeur du XXIème siècle. Ce défi ne peut faire l’impasse sur l’innovation et particulièrement sur les nouvelles biotechnologies liées aux connaissances scientifiques et techniques récentes, non seulement du génome et de son interaction avec l’environnement, mais aussi de la biologie des organismes.

Ces biotechnologies sont utilisées dans des programmes d’amélioration génétique pour augmenter ou diminuer l’expression des génomes à des micro-organismes, des races animales ou des variétés végétales.

Outre des conférences sur les découvertes et les programmes de recherche en cours, une table ronde mettra en avant les applications portées par de jeunes entreprises innovantes.

Ce colloque fera aussi le point sur les nouvelles réglementations européennes et leurs conséquences sur l’agriculture française. Il est organisé par l’Académie d’agriculture et se tiendra à la Société nationale d’horticulture de France (SNHF) à Paris.

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ANALYSES DE THÈSES ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l’Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en matière de thèses :

Thèse de Catherine Collette-Hennechart : « Détection des virus entériques dans les matrices alimentaires »

Thèse analysée par Jean-Christophe Augustin, membre de l’Académie d’agriculture

Directeur de thèse : Sylvie Perelle (Anses, Laboratoire de sécurité des aliments, Maisons-Alfort)

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d’académiciens de différents horizons a pour mission d’étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement. 

Vous trouverez l’intégralité de leurs travaux > En cliquant ici  

Voici, ci-après, la présentation d’un thème qui y est développé (nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF):

Chimie verte : les produits non alimentaires

Suite à l’épuisement des ressources fossiles, peut-on envisager que les produits végétaux, dérivés de la fraction non alimentaire de la biomasse, remplaceront ceux issus des matières fossiles dans les domaines de la chimie, des matériaux et de l’énergie ?

Les produits végétaux ont l’avantage d’être renouvelables, biodégradables et leur production ne contribue pas ou peu à l’émission de gaz à effet de serre. Cependant, pour se substituer à la pétrochimie, cette chimie verte doit démontrer son efficacité industrielle, économique et environnementale. Ce document décrit les attentes concernant l’amidon, les fibres végétales (cellulose et lignines), les lipides (acides gras insolites et biocarburants), les protéines (usages alimentaires et biotechnologiques), les métabolites secondaires (caoutchouc) et les voies de recherche en cours.

Par Jean-François Morot-Gaudry et Jean-Claude Pernollet, membres de l’Académie d’agriculture

Article à consulter dans le chapitre « Utilisation non alimentaire des organismes vivants et valorisation des sous-produits »

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS ET NOTES ACADÉMIQUES 

Les avis, rapports et notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d’agriculture de France ou communs à plusieurs Académies

Vous trouverez l’intégralité de leurs travaux > En cliquant ici  et En cliquant ici 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d’activités de l’Académie d’agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l’intégralité de leurs travaux > En cliquant ici  

Voici, ci-après, la présentation de quelques articles récents :

Sols forestiers versus sols agricoles : leurs rôles spécifiques dans la production végétale

Les principaux espaces végétaux productifs de la Planète sont les espaces agricoles et les espaces forestiers. Dans ces deux espaces, le rôle des sols ne se présente pas de la même façon. En agriculture, c’est la couche superficielle du sol qui fait partie du système cultural. Le sol est considéré comme un support de culture devant présenter des caractéristiques favorables. Dans le domaine forestier, les sols sont un seul ensemble en coévolution avec les arbres. Cette divergence entre les espaces agricoles et forestiers résulte du travail permanent des sols agricoles par l’homme depuis des siècles.

Les auteurs, Georges Pedro et Jacques Ranger, membres de l’Académie d’agriculture, estiment qu’une connaissance du fonctionnement des sols forestiers est importante dans l’étude de nouveaux aménagements, et qu’elle est particulièrement indispensable dans les régions tropicales latéritiques où les sols naturels sont pauvres en éléments nutritifs et sans réserve minérale.

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORET ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L’encyclopédie « La forêt et le bois en 100 questions » est née du besoin d’une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d’une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l’Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l’intégralité de la publication > En cliquant ici  

Voici, ci-après, la présentation de quelques fiches :

Fournir une eau potable de qualité : quel rôle pour les forestiers ?

Comment les forêts sont-elles favorables à la qualité de l’eau ? Tout d’abord, la limitation du ruissellement rend l’eau plus limpide et favorise son infiltration. Les strates végétales et le sol de la forêt filtrent l’eau en retenant les éléments minéraux (nitrates, phosphates, potassium) qui seront plus facilement recyclés.

La gestion forestière joue également sur la qualité de l’eau.

Par rapport aux cultures agricoles, la sylviculture se caractérise par un couvert plus stable, des cycles de production beaucoup plus longs et des perturbations du sol peu fréquentes. Cet article précise les grands principes pour une gestion forestière (exploitation forestière, renouvellement des peuplements, interventions sylvicoles, choix des essences) soucieuse d’une production d’eau de qualité. La rémunération de ces services environnementaux est également abordée.

Par Yves Birot, membre de l’Académie d’agriculture et Julien Fiquepron, ingénieur forêt et eau

Fiche à consulter dans le chapitre 4

Les activités récréatives en forêt : quelle place leur donnent les Français?

La sortie en forêt est un loisir pour de nombreux Français. La pureté de l’air, le silence ou les bruits de la nature, les senteurs, les jeux d’ombre et de lumière, les souvenirs d’enfance… lui donnent une grande attractivité liée à la détente et à la découverte.

Mais les activités en forêt sont de plus en plus physiques et sportives : randonnées, jogging, équitation, VTT, courses d’orientation… Leur encadrement est nécessaire tant pour la protection des milieux : érosion, tassement du sol, dérangement de la faune, de la forêt : jeunes plants et semis, que pour la sécurité des publics.

Ces activités récréatives nécessitent une gestion complexe et des coûts (aménagements, équipements, maintien de la propreté). Elles sont essentiellement non marchandes mais peuvent également générer des retombées économiques dans le cadre d’un séjour touristique.

Par Anne-Marie Granet, Ingénieur ONF, référente nationale pour l’accueil du public

Fiche à consulter dans le chapitre 4

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES REPÈRES 

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches en cliquant ici.

Voici, ci-après, la présentation du contenu de quelques fiches:

La part de la superficie des grandes cultures semées sans labour préalable en France

Opinion répandue : « Le semis sans labour est une technique qui reste minoritaire sur les grandes cultures en France »

L’Académie d’agriculture rappelle que « le labour est une méthode de préparation des terres avant semis reconnue exigeante en énergie fossile (gas-oil), susceptible de dégrader physiquement les sols, d’accroître l’érosion, de perturber la biodiversité, d’accélérer le déstockage du carbone et le lessivage des nitrates ».

Un schéma montre l’évolution des surfaces sans labour de 2001 à 2011 pour le blé dur, le colza, le blé tendre, l’orge, le tournesol, le maïs grain, la betterave, le pois protéagineux et le maïs fourrage.

Evolution de la quantité des insecticides et acaricides commercialisés en France par rapport aux autres substances actives

Opinion répandue : « L’agriculture utilise de plus en plus de pesticides et en particulier des insecticides dangereux pour la santé et l’environnement »

L’Académie d’agriculture précise : « Au cours des trente dernières années, la quantité des insecticides utilisés par l’agriculture française n’a cessé de régresser ». Elle explique cette évolution par la protection raisonnée des cultures, la baisse importante des doses d’emploi et certaines méthodes complémentaires efficaces : confusions sexuelles, lutte biologique… Un schéma illustre la baisse des quantités d’insecticides de 1990 à 2014.

A NOTER AUSSI…

Les événements qui ont déjà eu lieu sont cités ici pour information

Septembre 2018 : Lancement d’un financement participatif par l’Académie d’agriculture pour la sauvegarde, puis l’édition, de 83 planches sur vélin réalisées à partir de 1807 sur les cépages de vignes.

40 000 euros sont à collecter.

> CONTRIBUER !!!

 

Septembre 2018 : Dossier bioéconomie du ministère de l’agriculture et de l’alimentation

Le Ministère parle de dossiers « foisonnants ».

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Septembre 2018 : France Agro est le nouveau nom du réseau qui fédère le Groupe ESA à Angers, l’ISA à Lille, l’ISARA-Lyon et Purpan à Toulouse,

soit 4500 étudiants, 560 salariés, 187 enseignants-chercheurs et 26 laboratoires et équipes de recherche.

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Septembre 2018 : les dernières analyses et la veille du Centre d’études et de prospectives du ministère de l’agriculture et de l’alimentation sont en ligne.

En cette rentrée, elles sont nombreuses.

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10 octobre 2018 : date limite pour s’inscrire aux prix des Excellences Openagrifood 2018

Et c’est tout bientôt.

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10 octobre 2018 : débat sur « L’agro-écologie et les systèmes alimentaires durables en Île-de-France »

Espace Grenelle à Paris

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12-13 octobre 2018 – Congrès de l’Association française de droit rural sur « L’agriculture face à la firme : concentration, régulation, évolution »,

à Bourges.

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16 et 17 octobre 2018 : sommet mondial de l’innovation agro-technologique destiné aux entreprises agroalimentaires, aux entrepreneurs et aux investisseurs,

à Londres.

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16 et 17 octobre 2018 : colloque scientifique sur « Les bioagresseurs du buis » organisé par Végéphyl,

à l’université de Tours.

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18 octobre 2018 : Rencontre sur les légumineuses « Pour un développement durable de légumineuses dans les systèmes agricoles et agroalimentaires »,

à Toulouse.

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Avant le 15 novembre 2018 : dépôts des dossiers de candidature des équipes d’étudiants au concours Make IT Agri,

qui a pour objectif de « favoriser l’innovation numérique pour améliorer les pratiques agricoles en matière environnementale ».

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Avant fin 2018 : dépôts des candidatures pour l’association pour la valorisation de la recherche en économie et gestion agroalimentaire (AREA),

qui récompense des thèses, des masters et mémoires sur les travaux en économie et gestion agricoles, agro-alimentaires et alimentaires.

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Avant le 19 janvier 2019 : inscription des classes de l’enseignement agricole au jeu-concours « Je filme le métier qui me plaît »,

qui remplace le concours « Graines d’agri ».

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 LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L’ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre, 
contactez : Christine Ledoux (
christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d’agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d’une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu’il peut vous apporter.

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Au-delà des OGM

Depuis une vingtaine d’années, les organismes génétiquement modifiés (OGM) agricoles ont fait l’objet d’une controverse qui a conduit la presque totalité des Etats européens à refuser leur mise en culture. Parallèlement, dans le monde, de nombreux pays, et en majorité des pays en développement, les cultivent de façon croissante.

Aujourd’hui, de nouvelles techniques permettent des changements contrôlés et précis dans le génome des organismes. Quelles perspectives ouvrent-elles ? Quelles sont leurs applications en productions animales et végétales ? Quels seront les termes du débat sociétal et éthique ?

Catherine Regnault-Roger, Louis-Marie Houdebine et Agnès Ricroch, tous trois membres de l’Académie d’agriculture, ont dirigé ce nouvel ouvrage édité par les Presses des Mines. Dix auteurs d’horizons différents s’expriment sur ce sujet d’actualité et sur la place dévolue aujourd’hui à la science dans la société et dans la parole publique.

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Les truffes : biologie, écologie et domestication

Ce livre est le résultat de quarante années de recherche sur un champignon très largement méconnu et qui échappe à la domestication. L’auteur, François Le Tacon, membre de l’Académie d’agriculture, présente les connaissances actuelles sur la taxonomie et la biologie complexe des truffes et leurs relations avec la microflore des sols.

Une partie de l’ouvrage est consacrée à la truffe noire du Périgord et décrit sa diversité génétique, ses exigences écologiques et les différents types de truffières. Comment progresser dans la domestication de ces truffes comestibles et très recherchées ? Le décryptage du génome de la truffe noire va permettre de nouveaux progrès dans la compréhension de ce champignon dont la production stagne et est beaucoup plus faible qu’il y a 150 ans.

Ce document est riche de références bibliographiques, d’illustrations et de l’expertise de son auteur. C’est un livre rare et précieux… comme les truffes !

C’est donc un livre qui permet au lecteur de mieux appréhender ce sujet d’une grande actualité.

Le problème physiologique de la nutrition et ses enjeux

Dans cet ouvrage, les analyses sur l’émergence de la physiologie expérimentale et de la science de la nutrition portent sur une courte période, de 1789 à 1848, des travaux d’Antoine Lavoisier à ceux de Claude Bernard. 

Les approches présentées associent les sciences de la matière (principalement la chimie classique), les sciences du vivant (médecine, biologie, agronomie) et les sciences humaines (l’histoire, mais aussi l’économie et la sociologie).

Un important chapitre est consacré aux recherches sur la digestion qui vont déboucher sur l’identification des ferments digestifs avec les travaux de Claude Bernard. Tous ces travaux confirment l’efficacité de l’approche pluridisciplinaire et expérimentale.

Au fil de son livre, Fani Papadopoulou nous éclaire sur les mécanismes des découvertes scientifiques avec compétence et pédagogie.

Santé du végétal : 100 ans déjà !

Les plantes nous nourrissent, nous habillent, nous abritent, nous soignent. La santé des hommes est liée à de nombreux principes actifs des plantes. Pour la santé des plantes, il y a 100 ans, toute une profession s’organisait pour promouvoir une phytopharmacie basée sur les connaissances scientifiques et technologiques, loin de l’empirisme qui prévalait jusqu’alors.

 Cet ouvrage présente l’évolution de la protection des cultures et les différentes facettes de la phytopharmacie. Il aborde également les débats actuels sur les produits naturels ou de synthèse, les approches agroécologiques, biotechnologiques et de biocontrôle.

Préfacé par Agnès Artiges, secrétaire perpétuel de l’Académie nationale de pharmacie, il croise les regards de spécialistes, tous membres de l’Académie d’agriculture, pour apporter un regard averti sur la santé du végétal et de son environnement.

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 EN DÉBAT…

Bien-être animal : attention aux malentendus

Face aux controverses actuelles sur le « bien-être animal », les membres de la section « Productions animales » de l’Académie d’agriculture ont fait part de leur point de vue sur les malentendus qui peuvent alimenter ces controverses.

La question du statut social des animaux par rapport à l’homme est très ancienne, sans toutefois leur accorder une conscience morale. En 1970, Richard D. Ryder dénonce la distinction morale et juridique entre l’homme et les animaux et prône « l’antispécisme ». Cette doctrine s’oppose à l’utilisation des animaux par l’homme pour son alimentation, l’habillement, les tests de sécurité sanitaire, le travail et les loisirs. Sans tomber dans ces excès, l’opinion publique est très sensibilisée aux conditions de vie et de mise à mort des animaux destinés à l’alimentation humaine.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de faire paraître un avis intitulé « Bien-être animal : contexte, définition et évaluation ». Toutefois, la définition du bien-être animal, très générale, interpelle. Ainsi, les académiciens soulignent qu’elle ne prend pas en compte l’importance de la domestication qui a largement modifié, depuis des milliers d’années, les besoins de l’animal et ses relations avec l’homme. Ils rappellent également que l’éleveur est le mieux placé pour définir le bien-être animal. Il élève dans les meilleures conditions possibles des animaux qu’il a souvent vu naître, leur dispense quotidiennement soins et attention. Il est souvent fier de ses animaux, mais ne va jamais jusqu’à les assimiler à des personnes !

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Une agriculture sans pesticides est-elle possible ?

Le journal « Le Drenche » a ouvert en septembre 2018 un débat sur ce thème.

Sous le titre « Une agriculture sans pesticides : un impératif », André Ménache, conseiller scientifique pour Antidote Europe, évoque pour les pesticides « des dégâts inattendus pour l’environnement, pour les écosystèmes et pour la santé humaine ». Il estime que « nous sommes exposés à vie à un véritable cocktail de pesticides et les tests de toxicité ne permettent pas de quantifier le risque réel pour notre santé ».

En annonçant « Pesticides agricoles, outils précieux pour la santé des plantes cultivées », Catherine Regnault-Roger, membre de l’Académie d’agriculture de France et membre correspondant de l’Académie nationale de pharmacie, explique que « les pesticides ont apporté non seulement une amélioration de la protection des cultures, mais également celle des conditions de vie dans les campagnes».

Elle rappelle que « même l’agriculture biologique est grande consommatrice de pesticides autorisés par son cahier des charges, qu’ils soient chimiques à base de minéraux comme la célèbre bouillie bordelaise (cuivre écotoxique) ou d’extraits botaniques ou microbiens (bactéries et champignons entomopathogènes) ».

Dans le cadre de la protection intégrée, « On n’y utilise les pesticides qu’en dernier recours, car tout comme les antibiotiques qui soignent les hommes et des animaux, les pesticides agricoles qui protègent la santé des plantes cultivées doivent être utilisés à bon escient et avec parcimonie ».

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LES SERVICES DE L’ACADÉMIE

Le fonds documentaire de l’Académie accessible sur Gallica

Un contrat de numérisation des principales collections de la bibliothèque de l’Académie a été passé avec la Bibliothèque nationale de France (BnF).

La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse – Paris 7ème arrondissement, les salles de l’Académie d’agriculture de France peuvent être réservées pour des réunions. 

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