4 octobre 2021 Cédric de Solenvie

Mensuel de l’Académie d’agriculture de France n° 67 (octobre 2021)

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 Le Mensuel

 

N°67 / Octobre 2021

 

À LA UNE

 

Anna                                                            Samoyloya -                                                            Unsplash

L’alimentation s’invite à table ! 

Elle s’installe dans l’agenda. Elle est même appelée à faire l’agenda, comme en atteste l’engagement des plus jeunes pour l’ensemble des questions qu’elle véhicule.

D’abord nourrir une population en forte croissance

Avec une explosion démographique inédite et une population mondiale multipliée par dix en 250 ans, le spectre de la famine a logiquement marqué les deux derniers siècles et « imposé » l’obsession de l’approvisionnement et une concentration des efforts sur l’augmentation de la production et de la productivité. Nous avons oscillé en permanence entre coups de projecteur sur les crises liées à des guerres ou à des événements climatiques, et oublié la question alimentaire, déléguant alors les problèmes au secteur caritatif.

Pour autant, nous n’avons jamais aussi facilement mangé comme en attestent l’amélioration continue de l’espérance de vie, la baisse de la part du budget consacrée à l’alimentation ou encore la diversité des aliments auxquels nous accédons en toute saison.

L’alimentation et le développement durable

La question alimentaire revêt un nouveau visage au tournant du 21e siècle, profilé par l’émergence des questions environnementales globales et par les crises sanitaires. L’agriculture est ainsi pointée du doigt, étant en grande partie responsable des dérèglements climatiques, de la dégradation des écosystèmes, de l’érosion de la biodiversité et de la « malbouffe », faisant de l’alimentation le problème numéro 1 de santé publique.

L’alimentation se retrouve ainsi au cœur de l’ensemble des préoccupations liées au développement durable, qu’il s’agisse de justice sociale et de stabilité politique, de santé des écosystèmes, de changement climatique ou de santé humaine. En retour, elle apparaît comme l’un des leviers essentiels de la construction du monde d’après, en invitant à repenser un destin lié à celui du secteur agricole.

Le sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires

L’organisation en ce mois de septembre 2021 par l’ONU d’un sommet sur les systèmes alimentaires en atteste. Il s’agit d’un marqueur important du changement d’agenda. Le recours au terme de « systèmes alimentaires » traduit l’affirmation de la place centrale de l’alimentation au cœur de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Ce sommet ne sera certainement pas le grand jour. Le renoncement aux contraintes et l’expression probablement modeste des engagements seront décevants pour certains. Les controverses sont vives et bloquantes, celles liées par exemple à la place de l’animal, à l’appropriation du vivant… mais elles ne sauraient occulter l’intérêt du processus.

Un nouvel agenda qui mobilise pour l’avenir

Ce nouvel agenda doit conduire à un nouveau régime d’action ; un régime qui facilite les convergences entre transitions locales et globales, entre production de biens privés et de biens publics, en particulier via la reconfiguration des mécanismes de marché et de financement. Un agenda qui nous mobilise pour investir plus que jamais, y compris intellectuellement ! Un agenda qui, comme nous aurons l’occasion d’en débattre lors d’une séance publique de l’Académie le 13 octobre 2021, affirme le rôle et l’importance de la connaissance et de la science, pour saisir et traiter les désaccords, en accompagnement de dispositifs renouvelés d’action et pour imaginer les futurs possibles.

Patrick Caron, membre de l’Académie d’agriculture de France

> En savoir plus sur la prochaine séance sur les systèmes alimentaires

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Food is coming to the table!

It is taking its place on the agenda. It is even set to make the agenda, as shown by the commitment of young people to all the issues it raises.

First of all, feeding a rapidly growing population

With an unprecedented demographic explosion and a world population that has increased tenfold in 250 years, the spectre of famine has logically marked the last two centuries and ‘imposed’ an obsession with supply and a concentration of efforts on increasing production and productivity. We have oscillated constantly between focusing on crises linked to wars or climatic events and forgetting about the food issue, thus delegating the problems to the charitable sector.

However, we have never eaten so easily, as shown by the continuous improvement in life expectancy, the fall in the proportion of the budget devoted to food and the diversity of foods available in all seasons.

Food and sustainable development

The food issue is taking on a new face at the turn of the 21st century, shaped by the emergence of global environmental issues and health crises. Agriculture is being singled out as being largely responsible for climate change, ecosystem degradation, biodiversity erosion and ‘junk food’, making food the number one public health issue.

Food is thus at the heart of all the concerns linked to sustainable development, whether it be social justice and political stability, the health of ecosystems, climate change or human health. In return, it appears to be one of the essential levers for building the world of tomorrow, by inviting us to rethink a destiny linked to that of the agricultural sector.

The UN Summit on Food Systems

The organisation this September 2021 by the UN of a Summit on Food Systems attests to this. This is an important marker of the changing agenda. The use of the term “food systems” reflects the affirmation of the centrality of food to the 2030 Agenda for Sustainable Development. This summit will certainly not be the big day. The renunciation of constraints and the likely modest expression of commitments will be disappointing to some. The controversies are lively and blocking, those linked for example to the place of the animal, to the appropriation of living organisms… but they should not overshadow the interest of the process.

A new agenda that mobilises for the future

This new agenda must lead to a new regime of action; a regime that facilitates convergence between local and global transitions, between the production of private goods and public goods, in particular through the reconfiguration of market and financing mechanisms. An agenda that mobilises us to invest more than ever, including intellectually! An agenda which, as we will have the opportunity to discuss at a public session of the Academy on 13 October 2021, affirms the role and importance of knowledge and science, to grasp and deal with disagreements, to accompany renewed mechanisms for action and to imagine possible futures.

Patrick Caron, member of the French Academy of Agriculture

> More information on the next session about systèmes alimentaires

 

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES 

DE L’ACADÉMIE 

 

Les séances de l’Académie d’agriculture de France sont désormais diffusées, en direct puis en différé, sur sa chaîne YouTube, à laquelle il est conseillé, à cette occasion, de s’abonner.

Accéder à la chaîne > ici 

 

Microplastiques et micro-organismes      

29 septembre 2021

Les microplastiques sont des particules dont la taille est inférieure à 5 mm. Huit millions de tonnes sont rejetées chaque année en mer. Ils sont ingérés par le plancton, les poissons, les mammifères marins, les oiseaux de mer. Toute la chaîne alimentaire est ainsi contaminée.

La lutte contre cette pollution est devenue une priorité environnementale.

L’objectif de cette séance était de faire le point sur le cycle du plastique dans les océans, les interactions avec le vivant, la biodégradation, mais également sur les microplastiques dans les écosystèmes terrestres et dans les sols.

> Revoir la séance

 

LES PROCHAINES SÉANCES 

DE L’ACADÉMIE 

 

L’Académie d’agriculture de France organise à nouveau ses séances en présentiel dans ses locaux, dans le strict respect des mesures sanitaires de prévention contre la Covid-19. 

Programme complet des séances  > ici 

Les séances sont également désormais diffusées en direct sur la chaîne YouTube de la Compagnie > ici

 

Les essais à long terme : observation et manipulation, outils indispensables pour la connaissance des écosystèmes 

6 octobre 2021

Les crises environnementales (pollutions, énergie, climat…) ont amplifié les besoins en connaissance et en prévision. Il est nécessaire de mettre sur pied des bases de données sur la dynamique des écosystèmes naturels ou cultivés. Elles doivent être issues de protocoles rigoureux communs à tous les observateurs et constants dans le temps.

Les organisateurs de cette séance proposent de faire le point sur la connaissance des écosystèmes au service de la recherche, de la société et de la décision politique.  

> En savoir plus sur le séance et y participer

 

Les systèmes alimentaires : controverses autour d’une reformulation des questions de sécurité alimentaire à l’échelle mondiale  

13 octobre 2021

Au cours de cette séance, Patrick Caron reviendra sur le sommet de l’ONU concernant les systèmes alimentaires (voir « A la Une » de ce Mensuel).

Michel Petit partagera ses réflexions sur les fondements économiques des controverses. Enfin, Bernard Hubert expliquera comment l’agroécologie se positionne comme une des options pour la transformation des systèmes alimentaires.

> En savoir plus sur la séance et y participer 

 

Quels emballages demain pour les produits alimentaires au regard des enjeux environnementaux   

3 novembre 2021

La multiplication des emballages alimentaires génère beaucoup de déchets. Le plastique est notamment mis en cause mais il s’agit du matériau clé de la filière alimentaire. Les réglementations européennes et françaises sont ambitieuses, mais entraînent de nombreuses interrogations :

– Les autres enjeux environnementaux (effet de serre, biodiversité…) sont-ils « alignés » avec ceux relatifs aux déchets d’emballages ?

– Comment les autres enjeux du domaine alimentaire (sécurité des aliments, gaspillage alimentaire…) sont-ils pris en compte ?

– Quels emballages pour demain et quelles conséquences pour la filière alimentaire ?

Les questions complexes liées aux plastiques biosourcés et/ou biodégradables seront au cœur de cette future séance.

> En savoir plus sur la séance et y participer 

 

Réflexions sur l’évolution des agricultures africaines subsahariennes au cours des siècles

10 novembre 2021

René Tourte, spécialiste de l’agronomie tropicale, a développé des recherches sur l’accroissement de la productivité des sols de ces régions (fertilisation, travail du sol) et sur l’amélioration des systèmes de production des exploitations familiales et des systèmes agraires des collectivités paysannes.

Il a accompli une œuvre immense et exceptionnelle en rédigeant sur 15 années un ouvrage en 4 volumes (3 380 pages) sur l’histoire de l’agriculture et de la recherche agricole en Afrique.

Cette séance lui rend hommage en s’appuyant sur le contenu de cette œuvre pour mesurer l’évolution des agricultures africaines subsahariennes.

> En savoir plus sur la séance et y participer 

 

Analyse comparée des Plans Stratégiques Nationaux de la future PAC dans trois états membres : Allemagne, Espagne et Roumanie    

17 novembre 2021

Dans le cadre de la future PAC 2023 – 2027, les Plans Stratégiques Nationaux (PSN) regroupent de nombreuses interventions : paiement de base découplé, aides couplées, aide redistributive, aide aux petits agriculteurs, soutien aux jeunes agriculteurs, mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), zones défavorisées, conversion AB…

Ces orientations laissent une grande marge de manœuvre à chaque état. Cette séance propose de présenter les Plans Stratégiques Nationaux de trois états membres aux situations contrastées : l’Allemagne, l’Espagne et la Roumanie.

> En savoir plus sur la séance et y participer 

 

 

LES AUTRES ACTIVITÉS DE L’ACADÉMIE ET DE SES PARTENAIRES  

 

 

Retour sur la séance solennelle de rentrée de l’Académie  

22 septembre 2021 – Paris

Au cours de cette séance, Constant Lecoeur, Secrétaire perpétuel de l’Académie, a présenté le compte-rendu d’activités 2020-2021 et le programme de travail 2021-2022. Dans sa conclusion, le Secrétaire perpétuel a précisé que l’Académie a connu un changement important en se dotant d’un projet stratégique et en s’appuyant sur une politique active d’ouverture, de partenariat et de communication.

L’Académie a maintenu toutes ses activités en s’appuyant sur la mobilisation de ses membres, sur le partenariat actif avec Agreenium et la plate-forme interacadémique, mais aussi sur les nouvelles technologies de visioconférences.

Jacques Brulhet, Président de l’Académie, a partagé ses réflexions sur la double nécessité « penser global, agir local ». En particulier, il a évoqué le domaine de l’alimentation avec l’émergence des Projets Alimentaires territoriaux (PAT), « dont l’objectif est la relocalisation de l’agriculture et le développement d’une alimentation durable, de qualité, accessible à tous, soutenant notamment les circuits courts ».

A ce jour, près de 300 PAT ont été reconnus dans toute la France par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Ces projets génèrent des « réflexions collectives, très souvent d’une richesse et d’une intensité exceptionnelles ».

Au cours de cette séance de rentrée, l’Académie a proclamé l’ensemble des prix, médailles et trophées qui récompensent des projets, des travaux, des engagements et des carrières au service de l’agriculture et de la société.

> Revivre la séance 

 

Colloque « Chimie et Agriculture durable – Un partenariat en constante évolution scientifique »    

10 novembre 2021- Paris

La société et les médias dénoncent régulièrement le recours à la chimie en agriculture. Pourtant, la synergie entre l’agronomie et la chimie a permis de découvrir au 20e siècle les fondamentaux de la nutrition des plantes et les mécanismes de lutte contre les bioagresseurs.

Au 21e siècle, une agriculture raisonnée doit être développée pour répondre aux besoins planétaires en termes d’alimentation et d’environnement. La chimie est stratégique pour la conception de nouveaux produits en étroite liaison avec la biologie et l’écologie.

Ainsi, l’agriculture du futur doit mobiliser tous les savoirs. Au cours de ce colloque, des experts, universitaires ou industriels, présenteront des exemples de coopération transdisciplinaire dans les principaux thèmes actuels de la recherche agronomique et agroécologique.  

Ce colloque est organisé par la Fondation de la Maison de la Chimie, en partenariat avec l’Académie d’agriculture de France. Il est ouvert et accessible à un large public avec une attention particulière aux lycées et à leurs enseignants.

> En savoir plus sur le colloque et y participer 

 

Colloque « La viande cellulaire: est-ce possible ? Est-ce bon ? Est-ce acceptable ? »     

18 novembre 2021 – Paris

La « viande de culture » intéresse des grandes entreprises alimentaires mondiales, mais également de nombreuses startups. Elle est souvent présentée comme une réponse aux critiques envers l’élevage et une solution pour la sécurité alimentaire mondiale. Mais cette technique inquiète les professionnels de l’élevage et interpelle les consommateurs.

L’objectif de ce colloque est de faire le point des connaissances, des projets, des procédés, des produits existants et des perspectives.

L’après-midi, trois tables rondes seront consacrées aux bénéfices environnementaux, aux questions sémantiques, réglementaires et éthiques, et aux qualités nutritionnelles, sensorielles et sanitaires.

Ce colloque est organisé par l’Académie d’agriculture de France et l’Association française de zootechnie, en partenariat avec l’Académie vétérinaire de France et la Société française de nutrition.

> En savoir plus sur le colloque et y participer

 

Symposium « État des lieux et perspectives de l’impact sur la santé de l’alimentation avec des fruits et légumes »      

14 décembre 2021 – Paris

Au cours de ce symposium, les « atouts santé » des fruits et légumes seront naturellement un sujet central. Les qualités sanitaire, nutritionnelle et environnementale des modes de production seront également développés.

Enfin, lors d’une table ronde, des professionnels et des experts débattront de la question « Quels sont les leviers pour augmenter la consommation des fruits et légumes ? ».

Ce symposium se situe dans le cadre de l’Année internationale des fruits et Légumes. Il est organisé conjointement par l’Académie d’agriculture de France et l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes (APRIFEL).

> En savoir plus sur le symposium et y participer 

 

 

 L’ACTUALITÉ DES PARTENAIRES DE L’ACADÉMIE

 

 

L’Académie d’agriculture de France recense et valorise sur son site Internet l’actualité que ses partenaires lui communiquent > ici 

 

Repérés ce mois-ci : 

– « Agriculture et innovation ». Le gouvernement lance la « French AgriTech » pour accélérer le développement de l’innovation agricole – dossier de presse du 30 août 2021

– La Lettre du blog de veille du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’agriculture et de l’alimentation est parue pour septembre 2021

– Publication des 76 projets européens de recherche et d’innovation des instituts techniques agricoles, financés par la Commission européenne (période 2014 – 2020). Ces projets sont résolument engagés pour une agriculture productive et durable – communiqué de presse Acta – septembre 2021  

– « Les biotechnologies végétales entre science et sociétés – Bilan et perspectives ». Ce colloque est organisé par le Conseil scientifique de l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) – 12 octobre 2021 – Paris

– « Programme Jeunes Chercheurs Startup ». Ce programme, initié par PULSALYS, incubateur et accélérateur d’innovations, propose aux jeunes chercheurs (thèse ou post-doctorat) dans le cadre de l’université de Lyon, de créer une startup pour que leur projet de recherche puisse générer des applications concrètes – dossier à envoyer avant le 15 octobre 2021

– « 442 projets locaux pour l’accès à des produits frais et de qualité ». Ces projets sont financés par le plan France Relance qui soutient de nombreuses initiatives comme la mise en place d’épiceries solidaires ou de réseaux de distribution – communiqué du ministère de l’agriculture et de l’alimentation – septembre 2021

– « 25 000 projets agricoles, alimentaires et forestiers au service de notre souveraineté alimentaire et de la transition agroécologique » dans le cadre du plan France Relance – communiqué du ministère de l’agriculture et de l’alimentation – septembre 2021

– « Concours Graines d’agriculteurs : 3 lauréats récompensés ». Ce concours 2021, organisé par Terres Innovantes, était dédié au thème de la solidarité et de l’entraide. Les lauréats Antoine, Mélanie et Mathieu ont été récompensés par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation – 10 septembre 2021

– « Partager une vision raisonnée des besoins et de l’accès aux ressources mobilisables pour l’agriculture sur le long terme » – Vidéo de lancement de cette thématique du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique – septembre 2021

– « Être agronome dans un contexte de transition ». Ces « entretiens agronomiques Olivier de Serres » ont lieu sous forme d’un cycle de cinq webinaires – 24 septembre au 22 octobre 2021

« Le Sommet de l’élevage » propose des journées d’animation autour de 2 000 animaux de haut niveau génétique et de 1 000 exposants spécialisés – du 5 au 8 octobre 2021 à Clermont-Ferrand

– « Changement climatique et santé globale » – Agro webinaires organisés par les Instituts techniques agricoles tous les mardis à partir du 28 septembre 2021

– « Parution du rapport d’activité 2020 de l’Office National des Forêts » (ONF). Ce rapport développe les actions de l’office dans un contexte de crise sanitaire humaine… et forestière. Il aborde les thèmes de la gestion durable, de la filière bois, de la biodiversité, du changement climatique, des risques naturels et de l’accueil du public – septembre 2021

– « L’agroécologie est au cœur de nos exploitations et de notre modèle agricole ».  Les Trophées de l’agroécologie ont récompensé les précédents lauréats en juillet 2021. Les candidatures 2021 – 2022 sont ouvertes jusqu’au 15 décembre 2021

– Le Groupe d’experts sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE), dont le CIRAD, interpelle les dirigeants du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires pour « l’adoption de principes de durabilité »

– « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation », titre du rapport annuel 2021 du Haut conseil pour le climat

– Les « Rencontres de la fertilisation raisonnée et de l’analyse » auront lieu à Clermont-Ferrand les 24 et 25 novembre 2021

> Lire et approfondir toutes ces actualités 

 

ANALYSES DE THÈSE DE JEUNES CHERCHEURS

 

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

 

LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES 

Les Avis, Rapports, Points de vue d’Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d’agriculture de France ou communs à plusieurs Académies. 

> Accéder aux Avis et Rapports

> Accéder aux Points de vue d’Académiciens

> Accéder aux Notes académiques

 

Quelle recherche agronomique pour une agriculture durable ? 

Note académique 

La première révolution agricole en Europe, au XVIe siècle, a permis un doublement de la production alimentaire grâce à l’association étroite entre « agriculture » et « élevage ». La seconde révolution agricole, entamée en Europe et en Amérique du Nord après la Seconde Guerre mondiale, a triplé les rendements avec la mécanisation, l’utilisation des engrais minéraux et l’usage des pesticides.

La recherche agronomique, ayant pour objectif d’augmenter le rendement potentiel grâce à la génétique et l’amélioration des plantes, s’est structurée par espèce cultivée et donc par filière de production. Mais les connaissances élémentaires acquises sont largement insuffisantes pour analyser la durabilité des systèmes agricoles.

Par ailleurs, le découplage entre les filières céréalières et les filières d’élevage a abouti à des spécialisations régionales, en opposition à la diversité des systèmes de production indispensables à la qualité de l’environnement et à la biodiversité.

Cette note très documentée montre que la recherche agronomique actuelle prend désormais en compte la nature « systémique » des agrosystèmes. Dans leur conclusion, les auteurs précisent que pour une agriculture durable, ces nouvelles connaissances doivent être traduites concrètement au niveau du développement agricole et intégrées dans la formation technique des agriculteurs.

Gilles Lemaire, Michel Dron et Jean-François Briat, membres de l’Académie d’agriculture de France

 

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

 

LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d’académiciens de différents horizons a pour mission d’étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l’intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d’un thème qui y est développé. Nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF :

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

 

LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d’activités de l’Académie d’agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens en leur nom propre.

Vous trouverez l’intégralité de ces articles > En cliquant ici 

Voici, ci-après, la présentation d’articles récents :

 

L’angle mort de la PAC

En 1957, les Etats membres n’étaient pas autosuffisants sur le plan alimentaire. Ainsi, dès sa création, la PAC affiche cinq objectifs : accroître la productivité de l’agriculture, assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, stabiliser les marchés, garantir la sécurité des approvisionnements, assurer des prix raisonnables aux consommateurs.

Dans son article, Jean-Marie Séronie rappelle les grandes étapes de la PAC : instauration d’une politique de prix intérieurs élevés et quasiment garantis, puis adaptation aux évolutions du marché et à la mondialisation des échanges. A partir des années 1990, la PAC s’ouvre à l’environnement, à l’aménagement du territoire et au développement rural. Aujourd’hui, la PAC intègre les objectifs liés au changement climatique et à la qualité alimentaire.

Mais l’emploi restera-t-il l’angle mort de la PAC ?

Article de Jean-Marie Séronie, membre de l’Académie d’agriculture de France, daté du 31 août 2021

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

 

LA FORÊT ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L’encyclopédie « La forêt et le bois en 100 questions » est née du besoin d’une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d’une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l’Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l’intégralité de la publication > En cliquant ici 

 

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

 

L’ENCYCLOPÉDIE 

L’encyclopédie présente des fiches techniques synthétiques traitant d’un sujet. 

Elles prennent trois formes : les fiches « Questions sur… » qui développent un sujet complet sur 4 pages, les fiches pédagogiques « Repères », basées sur des chiffres et, enfin, un ensemble de « courtes vidéos » .

Pour en savoir plus sur les grands thèmes et l’ensemble des fiches et vidé, consulter la table des matières de l’Encyclopédie > ici 

Ce mois-ci, sont abordés les premiers chapitres sur le thème de l’élevage : « Les filières d’élevage », « Elevages et éleveurs », « Santé animale et santé humaine ».

Les synthèses de trois fiches « Questions sur » sont présentées ci-après.

 

La filière viande bovine française : quelles caractéristiques, quels enjeux?

En Europe, la France est le premier pays producteur de viande bovine et détient plus du tiers du troupeau allaitant. Près d’un tiers des exploitations agricoles ont une activité bovine. Malgré la réduction continue du nombre d’exploitations, les troupeaux restent de petite taille. En 2016, plus de 50 % des exploitations comptent moins de 50 vaches et seulement 9 % ont plus de 100 vaches.

L’élevage participe à l’identité des territoires, et au maintien d’une activité économique locale. Mais cette activité est confrontée à de nombreuses difficultés : perte de compétitivité, faiblesse des revenus, vieillissement de la population des éleveurs, inquiétudes de l’impact des élevages sur les gaz à effet de serre, baisse de la consommation de viande…

La filière viande bovine qui génère plus de 300 000 emplois a donc des défis importants à relever.

Fiche « questions sur… » N° 03.01. Q02, par Claude Allo, membre de l’Académie d’agriculture de France

 

L’identification des équidés

L’identification d’un équidé (cheval, poney, âne, mulet…) est obligatoire depuis 2008.

Elle a pour objectifs, entre autres, de certifier l’identité de l’animal ainsi que sa vaccination obligatoire, de le déplacer en France et à l’étranger, de participer aux manifestations publiques, aux activités officielles d’élevage ou sportives, de valoriser ses performances (indices de sélection…).

De plus, cette totale traçabilité permet de vendre l’animal avec une identification en règle et de le reconnaître en cas de vol.

Cette fiche détaille toutes les étapes de l’identification qui concerne en France 1 060 000 équidés (en 2016) dont 67 % de chevaux (selle, courses, trait).

Fiche « Questions sur… » N° 03.02. Q02, par Jean-Michel Besancenot et Emmanuel Rossier, membres de l’Académie d’agriculture de France

 

Le bien-être animal : quelle définition ?

Le bien-être animal est de plus en plus d’actualité. Mais cette notion fait débat depuis longtemps.

Parle-t-on de qualité de vie ? faut-il prendre en compte le « ressenti » des animaux ? Comment le mesurer ?

Actuellement, une approche fait consensus, celle de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) : « On entend par bien-être animal la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d’un animal (évalué selon des bases scientifiques) est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, sécurité, possibilité d’expression du comportement naturel, absence de souffrances telles que douleur, peur ou détresse ».

Pour l’auteur, une démarche pragmatique consiste à offrir aux animaux des conditions d’élevage qui recueillent l’assentiment de tous et qui sont susceptibles d’être améliorées en fonction des données proposées par la recherche.  

Fiche « Questions sur… » N° 03.07. Q01, par Bernard Denis, membre de l’Académie d’agriculture de France

 

LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L’ACADÉMIE

 

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre, 
contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d’agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d’une présentation, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu’il peut vous apporter.

> Lire les présentations d’ouvrages

 

Les raisins de Pierre-Joseph Redouté : des aquarelles pour l’avenir de la vigne

Au début du XIXe siècle, le ministre Jean-Antoine Chaptal réunit l’ensemble des cépages français dans une collection au Jardin du Luxembourg et demande à Pierre-Joseph Redouté de représenter tous ces cépages.

Grâce à l’Académie d’agriculture de France, quatre-vingt-trois aquarelles de variétés de vignes sont publiées pour la première fois. Elles ont une valeur patrimoniale inestimable.

95 % de la production viticole française reposent sur 40 variétés. Le changement climatique et la protection de l’environnement conduisent à rechercher des variétés de vignes résistantes aux stress et aux maladies. La diversité des anciens cépages présente donc un intérêt pour l’avenir.

> Commander l’ouvrage 

 

La culture du tabac en France – Sauvegarder un savoir-faire, promouvoir l’innovation ?

La culture du tabac en France est une culture historique, mais elle est en voie de disparition. Si en 1970, 41 000 agriculteurs cultivaient encore du tabac, en 2020, ils n’étaient plus que 400 producteurs. La tabaculture est une production à base de main d’œuvre et un hectare de tabac nécessite 400 à 500 heures de travail.

Aujourd’hui, la production française est vivement concurrencée par celles du Brésil, de l’Inde, du Malawi, de l’Indonésie, du Zimbabwe, de la Tanzanie…

Cette culture nécessite peu d’intrants et de traitements phytosanitaires. Elle est à haute valeur ajoutée et contribue au maintien de petites exploitations. La tabaculture française est un facteur d’indépendance et peut s’inscrire dans de nouveaux débouchés innovants.

> Commander l’ouvrage

 

Contre l’écologisme – Pour une croissance au service de l’environnement

L’auteur, Bruno Durieux, de formation scientifique et économique, est un ancien ministre de la santé.

La première partie de son ouvrage est consacrée à l’historique de l’écologisme, une doctrine politique qui déifie la nature, conteste l’économie libérale et se défie des innovations technologiques. Dans un second chapitre, il dénonce les fausses prédictions et les informations alarmistes et excessives. Dans la troisième partie, il traite de la « tyrannie du principe de précaution » et de ses conséquences.

En conclusion, il prône une écologie positive qui stimule la croissance tout en préservant l’environnement. Cet ouvrage, issu d’une longue réflexion et basé sur l’expérience, ne peut laisser indifférent.

 

La mémoire des paysans – Chroniques de la France des campagnes (1653 – 1788)

Cet ouvrage compile un siècle et demi (1653 – 1788) de témoignages sur la vie des paysans.

Les épreuves climatiques : températures excessives, sécheresses, incendies, excès d’humidité, inondations, gels longs et rigoureux… déterminent la vie des populations.

Les relations avec les animaux sont permanentes pour leur nourriture, leur entretien, leur surveillance, les maladies et épizooties ainsi que la présence des prédateurs comme le loup. L’alimentation est une préoccupation cruciale : stocks, approvisionnements, disettes et famines, niveaux des prix, fraudes… Ce livre permet également de suivre les grandes évolutions de l’activité agricole : techniques et pratiques culturales, conditions de travail, métiers, circuits commerciaux, concentration des exploitations…

Riche de 736 pages et très documenté, cet ouvrage montre que le monde des campagnes n’a jamais cessé de s’adapter et de progresser.

 

La déforestation – Essai sur un problème planétaire

Dans son ouvrage, François Le Tacon, ingénieur du GREF et membre de l’Académie d’agriculture de France, analyse les facteurs historiques de la déforestation selon les régions du monde. Il décrit les cultures industrielles : soja, cacao, café, huile de palme, manioc, canne à sucre, coton… et leurs incidences sur la déforestation.

Son constat est pessimiste sur la transition énergétique. Il insiste sur le grand intérêt des plantations forestières, sur la nécessité de préserver la biodiversité végétale et animale et préconise l’agroforesterie.

Enfin, l’auteur milite pour le développement de la recherche et la vulgarisation des savoirs. Avec une masse d’informations et de données, cet ouvrage représente un précieux outil de travail qui ouvre des pistes pour l’avenir.

 

Quand la nature se rebelle. Le changement climatique du XVIIe siècle et son influence sur les sociétés modernes

Philipp Blom, historien et philosophe, nous montre dans son livre que de nombreux aspects d’une société évoluent lorsque le climat et les conditions naturelles changent.

Lors du Petit Age glaciaire, entre les milieux du XVIe et du XVIIIe siècles, les températures moyennes baissèrent de 4 degrés Celsius par rapport aux deux siècles précédents. Ce refroidissement a eu des effets positifs sur la pêche et négatifs sur l’agriculture. Il a également joué un rôle décisif dans les représentations religieuses et intellectuelles, dans les modes de vie et dans la vie économique. Devant les risques accrus de mauvaises récoltes, les échanges entre pays et le commerce international se sont développés ainsi que l’installation de grandes plantations et de colonies…

De même, l’élévation des températures actuelle et future aura des impacts diversifiés sur nos conceptions de la nature, notre appréhension des risques, nos manières de décider, de gouverner, nos représentations de l’humanité et de son avenir.

 

 EN DÉBAT…

 

Les freins et limites de l’alimentation bio

Dans un article très développé, Léon Gueguen, agronome et nutritionniste, membre de l’Académie d’agriculture de France, analyse tous les critères qui déterminent la demande d’agriculture bio : la qualité nutritionnelle, le goût, la préservation de l’environnement et de la biodiversité, le prix.

Un chapitre est consacré à la rentabilité de la production bio, souvent dépendante des subventions européennes et nationales. L’auteur alerte sur la baisse des rendements liée au bio, qui fragilise la souveraineté alimentaire nationale.

Il s’interroge également sur la réduction de l’élevage souvent décrié, mais qui permet à l’agriculture bio de disposer d’engrais organique. Il conclut en rappelant que l’agriculture biologique répond à une demande citoyenne mais qu’elle ne doit pas être systématiquement opposée à d’autres formes d’agriculture qui répondent à l’ensemble des besoins alimentaires.

Article de Léon Guéguen, membre de l’Académie d’agriculture de France, daté du 31 août 2021

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Contre le conspirationnisme, réduisons la fracture scientifique

Dans son article, Marc-André Selosse, professeur du Museum national d’histoire naturelle et membre de l’Académie d’agriculture de France, milite pour une nouvelle orientation de l’enseignement de la science.

En effet, les sciences du vivant et de l’environnement sont pratiquement absentes du primaire. Elles sont même devenues une simple option au lycée. Aujourd’hui, la science tente de répondre au coup par coup aux débats et défis qui font l’actualité. Pour l’auteur, ce sont des « rustines passagères, épuisantes et de peu d’efficacité ». Il privilégie un enseignement qui encouragerait une autonomie de jugement valable en toutes circonstances. Pour cela, l’interdisciplinarité est indispensable, alors que nos programmes restent « tristement » disciplinaires.

Par ailleurs, pour réduire la fracture scientifique avec les jeunes, Marc-André Selosse est affirmatif. Il y a urgence à ce que l’Education nationale soit massivement présente sur les réseaux sociaux, pour rendre plus visibles et plus attractives les connaissances scientifiques.

Article de Marc-André Selosse, membre de l’Académie d’agriculture de France, daté du 6 septembre 2021

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