
Le jeudi 12 décembre 2019 de 16h à 17h30
Christophe Ducommun, UR EPHOR, Agrocampus Ouest Centre d’Angers
Vers une harmonisation de la caractérisation de l’hydromorphie des sols en contexte règlementaire.
Le 24 juin 2008 l’hydromorphie des sols est devenue un indicateur réglementaire d’identification et de spatialisation des zones humides françaises métropolitaines. Cette officialisation est un témoignage de l’importance des sols pour notre société.
Un recul de plus de 10 années sur cette thématique montre que dans des situations particulières, certaines formes d’hydromorphie sont difficiles à identifier. Par exemple, ambiance chimique, travail du sol, position topographique, caractères et degré d’évolution du sol, nature lithologique, circulation de la nappe, etc., sont autant des facteurs qui orientent l’hydromorphie vers des morphologies particulières et peuvent perturber la lecture de l’observateur et altérer le diagnostic attendu. L’exercice est d’autant plus délicat qu’il est borné par les limites du contexte réglementaire.
Ce webinaire propose un état des lieux concernant les trois types d’hydromorphie reconnus par l’arrêté ministériel : rédoxique, réductique, histique. L’accent est mis sur le rôle du couple « processus des situations d’engorgement prolongé » et « contextes environnementaux », dans la variabilité des « morphologies hydromorphes ».
Lien pour s’inscrire au webinaire : https://attendee.gotowebinar.com/register/6401339506723233549
Blandine Lemercier, UMR SAS, Agrocampus Ouest et INRA Rennes
La cartographie numérique des sols à base de modélisation statistique. Bilan et perspectives en France.
La cartographie des sols a connu une évolution majeure au cours des deux dernières décennies, avec le développement des techniques de cartographie numérique des sols (digital soil mapping en anglais) permis à la fois par la mise à disposition de données exhaustives sur l’environnement et par les progrès techniques. Il s’agit de prédire un type de sol ou une propriété pédologique en tout point de l’espace et l’incertitude associée à partir de relations statistiques entre la variable à prédire et des facteurs environnementaux explicatifs. Des initiatives mondiales telles que GlobalSoilMaps et SoilGrids, mais aussi des applications nationales et plus locales, permettent de disposer de cartes des sols d’un nouveau genre, dont la qualité reste cependant souvent à démontrer. Ces techniques récentes ouvrent de grandes perspectives de production d’information sol adaptée aux besoins de utilisateurs, mais restent tributaires de données sol de qualité pour calibrer / valider les modèles.
Lien pour s’inscrire au webinaire : https://attendee.gotowebinar.com/register/4254562841947877377
Dans le cadre des animations et formations autour de la châtaigneraie, proposées par l’association Epi de Mains et le Foyer Rural de Saint Michel de Dèze, vous pouvez écouter l’intervention de Céline Collin Bellier sur :
https://www.lerelaisdelespinas.org/article-139984-le-sol-avec-celine-colin-bellie.html
ou
http://mne-rene30.org/agenda/le-sol-espace-vivant-et-complexe-2019-10-05-203000.html
Le Mensuel de l’Académie d’agriculture de France n° 47 d’octobre 2019
est paru.
Vous pouvez le consultez en ligne :
i5vg.mjt.lu/nl2/i5vg/m6k0z.html?m=AL4AAE9_6IYAAchtrFQAAADC4IgAAAAAARkAACpSAAhpgQBdlc3spwcyD0oiTja1oBsx1bT3LgAH_vA&b=5b87caf0&e=e9fd2822&x=PRsu-7nzUoXk3dQvhS6-74Nny7kBKhUjPvM3Arz53tI
Une publication sur les sols de l’Agence européenne de l’environnement vient de paraitre :
Les terres nourricières sont soumises à la double pression de l’activité humaine et du changement climatique. Dégradation, désertification, insécurité alimentaire… Le GIEC en appelle à une gestion durable des sols.
Le GIEC a officiellement présenté le 8 août dernier son rapport spécial relatif au changement climatique et aux terres émergées. Cet examen, complet, porte précisément sur le changement climatique, la désertification, la dégradation des sols, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.Nul doute que ce rapport contribuera à nourrir les réflexions lors de la COP 25 de la CCNUCC qui aura lieu en décembre à Santiago, au Chili.
Hommes, terres et climat dans un monde qui se réchauffe
L’activité humaine affecte directement plus de 70 % de la surface terrestre libre de glace de la planète. Et ce alors que la terre fournit la base principale des moyens de subsistance humaine, y compris l’approvisionnement en nourriture, en eau douce et en de multiples autres services des écosystèmes, ainsi que la biodiversité.
Depuis la période préindustrielle, la température de l’air à la surface de la terre a augmenté presque deux fois plus que la température moyenne mondiale. Les changements climatiques, y compris l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes, ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire et les écosystèmes terrestres et ont contribué à la désertification et à la dégradation des terres dans de nombreuses régions.
Pour autant, les terres doivent rester productives pour maintenir la sécurité alimentaire en dépit de la croissance démographique et des effets néfastes du changement climatique sur la végétation qui ne cessent de croître. La marge de manœuvre est donc limitée pour tirer intelligemment parti des terres émergées afin de faire face.
Désertification, dégradations…
Le rapport prévient : la dégradation des terres résulte d’une chaîne complexe de causes rendant difficile la distinction claire entre les facteurs directs et indirects. Il liste toutefois de manière précise 44 processus de dégradation des terres et leurs liens avec le changement climatique.
Un sol dégradé est moins productif, car il est plus difficilement cultivable et perd de sa capacité à absorber le carbone. Et c’est un cercle vicieux puisque ce phénomène exacerbe le changement climatique, lequel exacerbe encore la dégradation des sols à de nombreux égards.
L’agriculture, la foresterie et d’autres types d’utilisation des terres représentent 23% de nos émissions de gaz à effet de serre. Parallèlement, les processus terrestres naturels absorbent une quantité de CO2 équivalant presque au tiers des émissions dues aux combustibles fossiles et à l’industrie.
Une gestion durable des terres, y compris la gestion durable des forêts, pourrait prévenir et réduire la dégradation des terres, maintenir la productivité des terres et parfois inverser les effets néfastes du changement climatique sur la dégradation des terres. Il faut entendre par « gestion durable des terres » l’intendance et l’utilisation des ressources terrestres, y compris les sols, l’eau, les animaux et les plantes, pour répondre aux besoins humains changeants, tout en assurant le potentiel productif à long terme de ces ressources et le maintien de leurs fonctions environnementales.Parmi les exemples d’options, on peut notamment citer l’agroécologie (y compris l’agroforesterie), les pratiques agricoles et forestières de conservation, la diversité des espèces végétales et forestières, les rotations appropriées des cultures et des forêts, l’agriculture biologique, la lutte intégrée contre les parasites, la conservation des pollinisateurs, la collecte des eaux de pluie, la gestion des parcours et pâturages, les systèmes agricoles de précision.
Ajoutons à cela qu’environ 500 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des zones touchées par la désertification.Or, éviter, réduire et inverser la désertification permettrait d’améliorer la fertilité des sols, d’accroître le stockage du carbone dans les sols et la biomasse, tout en favorisant la productivité agricole et la sécurité alimentaire.
Prévenir la désertification plutôt que de tenter de restaurer les terres dégradées reste préférable, en raison des risques résiduels et des résultats inadaptés potentiels.
Des impacts en matière de sécurité alimentaire
Le rapport fait également ressortir que le changement climatique a une incidence sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire : la disponibilité (rendement et production), l’accès (prix et capacité d’obtenir de la nourriture), l’utilisation (nutrition et possibilité de cuisiner) et la stabilité (irrégularité de la disponibilité).
Des effets qui seront nettement plus accentués dans les pays à faible revenu d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes.
Pour les auteurs du rapport, des options d’intervention dans l’ensemble du système alimentaire, de la production à la consommation, y compris les pertes et les déchets alimentaires, peuvent être déployées et mises à l’échelle pour favoriser l’adaptation et l’atténuation.
Certains choix alimentaires impactent moins les terres et la ressource en eau et causent moins d’émissions de gaz à effet de serre que d’autres. « Les régimes alimentaires équilibrés riches en aliments d’origine végétale tels que les céréales secondaires, les légumineuses, les fruits et les légumes, et les aliments d’origine animale produits de façon durable dans des systèmes à faibles émissions de gaz à effet de serre offrent de bonnes possibilités d’adaptation aux changements climatiques et de limitation de ces changements », selon Debra Roberts, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC.
Il pourrait également être envisagé une diversification des cultures afin d’être plus résilient face aux variations climatiques.
Quelles politiques ?
Le GIEC livre plusieurs clefs au niveau des politiques à mener. Une mobilisation générale pour la durabilité, associée à des mesures immédiates, offrirait les meilleures chances de faire face au changement climatique. Parmi les conditions à remplir : une faible croissance démographique, une réduction des inégalités, une meilleure nutrition et une diminution du gaspillage alimentaire.
Des politiques climatiques et foncières qui se soutiennent mutuellement auraient le potentiel d’économiser les ressources, d’amplifier la résilience sociale, de soutenir la restauration écologique et de favoriser l’engagement et la collaboration entre de multiples intervenants Les politiques s’appliquant à l’ensemble du système alimentaire, y compris celles qui réduisent les pertes et les déchets alimentaires et influencent les choix alimentaires, permettraient une gestion plus durable de l’utilisation des sols, une sécurité alimentaire accrue et des trajectoires à faibles émissions.
L’efficacité de la prise de décision et de la gouvernance serait renforcée par la participation des parties prenantes locales (en particulier celles qui sont les plus vulnérables au changement climatique, notamment les populations autochtones et les communautés locales, les femmes, les pauvres et les marginalisés) au choix, à l’évaluation, à la mise en œuvre et au suivi des instruments politiques d’adaptation au changement climatique.
A lire sur :
https://environnement.actuel-hse.fr/
Cet objectif constitue l’un des 17 objectifs de développement durable (ODD) définis par les Etats membres de l’ONU en 2015 et constituant l’Agenda 2030. La neutralité en matière de dégradation des sols vise à enrayer la perte continue de terres saines, explique la délégation française au développement durable. « L’intention est de contrebalancer les pertes par des gains afin de parvenir à une situation où les terres saines et productives ne subissent plus aucune perte nette », ajoute-t-elle. Cet objectif doit permettre d’accroître la sécurité alimentaire en préservant et restaurant les services rendus par les écosystèmes, expliquent aussi les Nations unies.
« Les pays s’attaqueront à l’insécurité foncière, y compris l’inégalité des sexes, encourageront la restauration des terres afin de réduire les émissions de carbone liées à la terre et mobiliseront des sources de financement innovantes auprès de sources publiques et privées pour appuyer la mise en œuvre de ces décisions au niveau national », ont expliqué Prakash Javadekar, président de la COP 14, et Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de l’UNCCD. Les parties ont également adopté une décision visant à renforcer les efforts pour mieux gérer les risques de sécheresse et renforcer la résilience.
La convention sur la désertification est l’une des trois conventions, avec celle sur le changement climatique (Cnucc) et celle sur la diversité biologique (CDB), issues de la conférence de Rio de 1992. Les 197 parties à cette convention ont pour objectif de maintenir et de restaurer la productivité des sols des zones arides et d’atténuer les effets de la sécheresse. Avec le temps, les objectifs des trois conventions se révèlent de plus en plus proches les uns des autres. « La restauration des terres à grande échelle est l’une des solutions la moins coûteuse pour faire face aux crises mondiales de perte de biodiversité et de climat », a insisté Ibrahim Thiaw en vue du Sommet sur le climat qui doit se tenir le 23 septembre prochain à New-York.
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Lancement en début de semaine de l’Évaluation nationale des sites humides emblématiques (campagne 2010-2020).
Portée par le Service de la donnée et des Études statistiques (SDES) et l’Agence française pour la biodiversité (AFB), cette 5ème enquête décennale vise à dresser l’état de 220 zones humides de métropole et d’outre-mer en sollicitant jusqu’au 31 octobre 2019 les acteurs locaux impliqués dans leur gestion opérationnelle et leur pilotage. Plus de 2 400 questionnaires en ligne ont été envoyés à plus de 1 000 référents des territoires de métropole et d’outre-mer.
La stratégie de mise en œuvre de cette enquête a été élaborée par un comité de pilotage que nous avons animé conjointement avec l’AFB et dont les membres sont issus de la « Réunion thématique Milieux humides » de l’Observatoire national de la biodiversité. Ce comité est composé de 20 membres représentant le ministère en charge de l’Environnement, l’AFB, des centres d’expertise (UMS-PatriNat, Tour du Valat), la fédération nationale des chasseurs et des associations (Ramsar France, LPO, ANEB, ANCGE).
En appréhendant leur situation au travers de 8 thématiques (activités humaines et leurs pressions, étendue et état des milieux humides présents sur le site, état des espèces communes et à forts enjeux, problématiques liées à l’hydrologie et l’hydraulique, problématiques liées à la faune et la flore envahissante, effets du changement climatique et impacts perçus ou potentiels ainsi que services rendus à la société), cette évaluation permettra également de donner une évolution tendancielle de la situation de ces espaces menacés.

Les résultats de cette enquête seront publiés durant le premier semestre 2020. Ils viendront, entre autre, nourrir les échanges des deux temps forts de 2020 (Convention internationale UICN à Marseille en juin 2020 et COP15 CDB en Chine).
Pour en savoir plus, consulter la page dédiée à cette enquête sur le site du SDES en cliquant ici
Dans la synthèse qu’il publie, aujourd’hui, de son dernier rapport spécial, le Giec rappelle l’importance du sol pour notre environnement, notre mode de vie et notre capacité à stabiliser le réchauffement. Le détruire ou l’artificialiser, comme nous le faisons, c’est affaiblir les écosystèmes et leurs services, diminuer notre accès à l’eau, accroître notre insécurité alimentaire. Dans un contexte d’irrépressible réchauffement.
C’est à un socle méconnu de la vie auxquels se sont intéressés les spécialistes du climat. Dans son dernier rapport spécial, dont il publie aujourd’hui la synthèse, le Giec n’a pas ciblé son expertise sur les gaz à effet de serre (GES), les modèles mathématiques, les énergies renouvelables ou la géo-ingénierie, mais sur le sol.
Puits et source de carbone, l’écosystème terrestre est aussi le réservoir d’une grande partie de la biodiversité, le berceau de notre production alimentaire. Epuration et stockage d’eau, réceptacle de nombreuses ressources, il rend aussi de grands services à l’homme et à la nature.
Puits ou source de GES ?
A tort, l’humanité peine à considérer le sol comme un élément fondamental de sa survie. Sans sol, rappellent pourtant les auteurs du rapport spécial, point d’agriculture (4% du PIB mondial), pas de services environnementaux (estimés entre 10 et 25% du PIB mondial). En pleine accélération, la déforestation et le développement de l’agriculture font aussi des sols d’importants émetteurs de CO2, de méthane et de protoxyde d’azote : les trois principaux gaz à effet de serre. «Environ 22% des émissions anthropiques de gaz à effet de serre sont issues de l’agriculture, de la foresterie et d’autres usages des terres», résument les auteurs.
Et cela pourrait s’amplifier. Car, nos activités affectent déjà plus de 70% des terres émergées libres de glace. Plus du quart de la production végétale planétaire est transformée en nourritures, en fibres et en énergie. Considérable !
Vitaux, les sols sont pourtant bien maltraités : près d’un quart des terres est dégradée par les activités humaines. Les zones côtières de basse altitude, les deltas des rivières (à la riche biodiversité !), les régions de permafrost figurent au rang des biotopes les plus menacés. Si rien ne change, nos civilisations détruiront deux fois plus de sol que la terre ne pourra en produire. Le jour du dépassement, grandeur nature !
Menaces sur les infrastructures …
A ces dégradations s’ajoutent les effets du réchauffement. Entre 1850 et 2018, la température moyenne a bondi de 1,5°C au dessus des continents. La montée du mercure a amplifié les conséquences de ce réchauffement: «les vagues de chaleur sont devenues plus fréquentes ou plus intenses […]». Sans changement drastique de nos pratiques, l’avenir s’annonce des plus sombre: «la fréquence et l’intensité des sécheresses devraient augmenter en Méditerranée, en Europe centrale, dans le sud de l’Amazonie et dans le sud de l’Afrique.» Chaleur intense et pluies plus rares mais plus torrentielles réduiront la production primaire mais accroîtront l’érosion. De quoi réduire la capacité des sols à absorber le CO2 atmosphérique et accessoirement à nourrir les cultures.
De quoi perturber la vie des populations. En faisant fondre le permafrost, le réchauffement risque de détruire les infrastructures des régions polaires: voies de chemin de fer, routes, pipelines, immeubles. Les prémisses de ces changements s’observent déjà en Sibérie.
Autres cieux, autres risques. Dans les régions arides, les changements climatiques vont réduire la productivité des cultures et de l’élevage, abraser la biodiversité. Sous un climat réchauffé de 2 °C, plus de 500 millions de terriens pourraient se retrouver confrontés au stress hydrique. Les migrations climatiques ne vont pas cesser de sitôt.
… et sur les cultures
Sous le soleil du satan carbonique, les grandes cultures, comme le riz, seront probablement moins productives, moins nutritives (déficit en protéines et en zinc). De quoi doper leur prix. De quoi aussi réduire la sécurité alimentaire de nombreuses régions du monde. A commencer par les pays arabes qui importent, en moyenne, plus de 40% de leur alimentation. Selon certaines évaluations, ce taux pourrait friser les 70% à l’horizon de 2050. Le climat deviendra de plus en plus aride en Asie du sud, orientale et centrale, en Afrique de l’ouest.
Les effets du réchauffement pourront être accrus ou minorés. Tout dépendra de «notre réaction». Si nous n’infléchissons pas les tendances actuelles, la population mondiale continuera d’augmenter rapidement, de même que ses revenus. Et conséquemment ses besoins en énergie, en logement, en infrastructure, en nourriture, en eau. De quoi diminuer un peu plus la quantité de sol disponible ; réduire la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable, accroitre les émissions de GES.
A contrario, une réduction drastique de la consommation de viande (très émettrice de GES et consommatrice de sols), une généralisation des techniques d’agroforesterie, une amélioration du stockage et des transports des denrées alimentaires pourraient inverser la vapeur carbonée. Et «accessoirement» émousser la lame du rabot de la biodiversité.
Lire l’article sur :
http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-rechauffement-menace-aussi-le-sol,98896
Lire l’article sur :
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/un-nouveau-modele-de-culture-des-sols-pour-les-agriculteurs_3569831.html
Dans la cadre du plan biodiversité, le Cerema, l’Irstea et l’IGN lancent
un observatoire de l’artificialisation des sols. L’objectif : « Une
meilleure compréhension du phénomène et une meilleure prise de
conscience de ses enjeux » en métropole et dans les outre-mer.
Cet outil permettra d’observer l’évolution de l’artificialisation des
sols, à l’échelle de chaque commune, et fournira des données comparables
à toutes les échelles territoriales. Ces données seront obtenues par
analyse d’images aériennes et satellitaires, renforcée par le croisement
de données multisources, indiquent les trois organismes. « L’objectif est
de parvenir à produire et à mettre à jour des éléments qualifiés
d’occupation du sol de la manière la plus automatisée possible,
notamment au moyen de technologies innovantes, telles que le deep
learning, une composante de l’intelligence artificielle ».
L’observatoire publiera régulièrement un état des lieux de la
consommation d’espace.
Lire l’article sur :
www.actu-environnement.com/ae/news/Observatoire-artificialisation-sols-33886.php4#xtor=EPR-1
La France s’est fixée l’objectif de zéro artificialisation nette des sols. France Stratégie vient de présenter ses pistes pour y parvenir. Son rapport servira au nouveau groupe de travail installé par le gouvernement pour élaborer sa feuille de route.
Le 25 juillet, les ministres de la Transition écologique, de l’Agriculture et de la Cohésion des territoires ont installé un groupe de travail partenarial, chargé d’identifier les « mesures opérationnelles » permettant d’atteindre l’objectif de « zéro artificialisation nette » des sols, inscrit dans le plan biodiversité. En juillet 2018, l’ex-ministre Nicolas Hulot présentait ce plan avec deux priorités : la lutte contre l’artificialisation des sols et les méfaits de l’agriculture intensive. La mesure phare du plan est un meilleur contrôle de l’aménagement du territoire et des opérations d’urbanisme pour lutter contre l’étalement urbain.
Préparer une feuille de route d’ici fin 2019
Un an après le lancement du plan, reste au gouvernement à déterminer à quelle date l’objectif du zéro artificialisation pourra être atteint et la trajectoire pour y parvenir. Le groupe de travail est mis en place pour évaluer les solutions. Il est composé des acteurs représentant la société civile, de parlementaires et d’associations d’élus, d’ONG et de représentants d’aménageurs pour « échanger sur les enjeux et construire la trajectoire nationale de la France vers l’objectif fixé », indiquent les ministères dans un communiqué commun.
Le groupe « poursuivra le travail de connaissance et d’observation du phénomène d’artificialisation pour parvenir à une trajectoire et des outils de mesure opérationnels ». Un observatoire national de l’artificialisation a été mis en ligne début juillet 2019. Le groupe « [associera] étroitement les territoires aux travaux et aux propositions », poursuivent les ministères.
Selon le plan biodiversité, le groupe de travail sera chargé de faire des propositions (instruments économiques, mesures règlementaires ou autres) « pour favoriser le recyclage urbain, mieux intégrer les enjeux de préservation des espaces naturels et agricoles dans les politiques et documents d’urbanisme ». Ce groupe « pourra examiner l’opportunité d’étendre l’approche « éviter, réduire, compenser » les impacts sur l’environnement à l’ensemble des projets d’aménagement commercial et logistique », précisait le plan.
Le groupe de travail se basera sur les recommandations formulées dans trois rapports, commandés par le gouvernement. Ces rapports ont été remis par le Comité pour l’économie verte (CEV), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et par France Stratégie. Ces trois organismes « ont permis de dégager les axes de travail pour aboutir à la fin de l’année 2019 sur des propositions au gouvernement, complémentaires des actions déjà engagées », soulignent les ministères.
France Stratégie propose une trajectoire à horizon 2030
Dans son rapport publié le 23 juillet, France Stratégie a étudié trois scénarios, avec l’objectif de freiner l’artificialisation à horizon 2030. En moyenne, 20.000 hectares d’espaces naturels par an sont actuellement artificialisés en France, rappelle France Stratégie.
ais si aucune mesure n’est prise pour inverser la tendance, ce sont 280.000 hectares d’espaces naturels « supplémentaires qui seront artificialisés d’ici 2030 », prévient l’étude. Soit un peu plus que la superficie du Luxembourg pour comparaison. Ce premier scénario dit « tendanciel » est « catastrophique », alerte Julien Fosse, l’auteur principal du rapport.
Le deuxième scénario envisage une « densification forte » qui, en revanche, permettrait de diminuer la consommation d’espaces naturels à 5.500 hectares par an d’ici 2030. Cette réduction est due à l’augmentation du taux de renouvellement urbain (qui passerait de 0,43 à 0,6, selon les calculs de l’auteur), combinée à la hausse du taux de densité de l’habitat (de 0,16 à 0,4). »Ce résultat met en lumière la part non négligeable qu’une politique d’urbanisme favorisant le renouvellement et la densification de l’habitat pourrait jouer dans la lutte contre l’artificialisation », souligne M. Fosse.
Le troisième scénario « complémentaire » ajoute, au « durcissement » des règles d’urbanisme, un renchérissement des terres (avec un prix multiplié par 5), et une baisse des logements vacants (de 8 % à 6 %). Ce qui réduirait le nombre d’hectares artificialisés à 3.650 hectares par an d’ici 2030. Mais ce scénario nécessiterait des mesures « difficiles à mettre en oeuvre ».
Le « scénario « densification forte » paraît, en regard, bien plus accessible », conclut l’auteur. Atteindre le « zéro artificialisation nette » dès 2030 « appelle des mesures ambitieuses », ajoute-t-il. Au premier rang desquelles : modifier les règles d’urbanisme pour favoriser le renouvellement urbain et la densification de l’habitat, et « renaturer » les espaces artificialisés « laissés à l’abandon ». Ce qui nécessiterait de réduire de 70 % l’artificialisation brute et de renaturer 5.500 hectares de terres artificialisées par an à horizon 2030, estime France Stratégie.
Lire l’article sur :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/zero-artificialisation-nette-sols-groupe-travail-rapport-france-strategie-feuille-route-etat-33857.php4#xtor=EPR-1
France Stratégie a publié ce 23 juillet un rapport que lui avait commandé le gouvernement, en quête de solutions permettant d’atteindre l’objectif de « zéro artificialisation nette des sols » inscrit dans le plan pour la biodiversité de 2018. L’organisme préconise en premier lieu de modifier les règles d’urbanisme pour favoriser le renouvellement urbain et la densification de l’habitat et de renaturer les espaces artificialisés laissés à l’abandon.
En moyenne, 20.000 hectares d’espaces naturels sont artificialisés en France chaque année, au profit de logements (41,9% des terres artificialisées), d’espaces de services et de loisirs (16,2%) ou encore d’infrastructures routières (27,8%). L’artificialisation des sols conduit à détruire la biodiversité et à augmenter les émissions de CO2, car les terres agricoles ou forestières en stockent davantage qu’un sol bitumé. Elle peut aussi générer des pollutions (métaux lourds, pollution de l’air liée aux transports…) et augmente les risques d’inondation en favorisant le ruissellement des eaux.
L’importance du phénomène a poussé le gouvernement à inscrire dans son plan biodiversité de 2018 un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN). Autrement dit limiter autant que possible la consommation de nouveaux espaces et, lorsque c’est impossible, « rendre à la nature » l’équivalent des superficies consommées. Mais dans le cadre du plan, aucun horizon, pas plus que de trajectoire, n’ont été fixés pour y parvenir. Le gouvernement a donc demandé à France Stratégie, qui dépend du Premier ministre, de l’aider à identifier les « leviers » permettant d’atteindre le « zéro artificialisation nette ». L’organisme a publié ce 23 juillet son rapport, qui a été remis aux ministres de la Transition écologique et solidaire, de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et de la Ville et du Logement.
Lire la suite de l’article sur :
https://www.banquedesterritoires.fr/zero-artificialisation-nette-des-pistes-pour-mieux-proteger-les-sols
Un article est paru dans Nature sur la biodiversité des sols, une
cartographie mondiale de l’abondance (et biomasse) des nématodes :
www.nature.com/articles/s41586-019-1418-6
L’Hexagone pourrait atteindre l’objectif d’une zéro artificialisation nette vers 2030, selon un rapport publié ce 23 juillet par France Stratégie. A condition d’accentuer la densification et la renaturation pour réduire la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers.
Pas facile d’évaluer finement l’artificialisation des sols. Les données statistiques disponibles jouent au yo-yo. Ce qui a conduit le gouvernement à lancer un observatoire de l’artificialisation des sols[1] début juillet. C’est ce que rappelle le rapport de France Stratégie, citant d’abord la base de données européenne Corine Land Cover[2], jugée parcellaire, et actualisée tous les 6 ans. L’étude Teruti-Lucas, du ministère de l’agriculture, n’est pas plus satisfaisante, avec son extrapolation basée sur un échantillon. Enfin, les fichiers fonciers[3] traités par le Cerema ne s’intéressent qu’au bâti existant ou à venir et laissent de côté toutes les infrastructures. Résultat: selon les chiffres, l’artificialisation des sols oscille en France entre 16.000 hectares (Corine Land Cover) et 60.000 hectares par an (Teruti-Lucas) entre 2006 et 2012-2014. Les données issues des fichiers fonciers sont présentées comme les plus fines. Soit tout de même 23.000 hectares artificialisés par an entre 2006 et 2016. Avec son lot de dommages considérables sur la biodiversité, le climat et les sols.
Dans le peloton de tête européen
Première conclusion: en France, l’artificialisation des sols est supérieure à la moyenne européenne. En 2012, 5,5% du territoire métropolitain était artificialisé contre 4% de la surface des 39 Etats européens étudiés. A superficie équivalente, l’Espagne n’avait artificialisé que 2,7% de son territoire selon Corine Land Cover. En 2014, le pourcentage s’élève même à 9,2% du territoire français selon l’étude Teruti-Lucas. Soit 5,1 millions d’hectares (dont 20% de sols bâtis, 49% de sols revêtus ou stabilisés et 31% de sols artificialisés non imperméabilisés).
Deuxième conclusion: l’artificialisation s’est accélérée en France à partir de 2003-2005 puis a décliné de 2010 à 2012 environ. Stable depuis, elle serait repartie à la hausse, selon nos informations. Un état des lieux actualisé est attendu fin septembre, avec la publication du premier rapport de l’observatoire de l’artificialisation des sols.
Étalement urbain
Sans surprise, ce phénomène est par ailleurs très inégal sur le territoire, en se concentrant sur les métropoles et les zones côtières. Selon Corine Land Cover, un tiers des surfaces artificialisées sont dues à l’étalement urbain.
En 2014, les sols artificialisés étaient dédiés principalement à l’habitat (42%) et dans une moindre mesure aux infrastructures de transport (28%), de services (16%) et aux surfaces commerciales et économiques (14%).
Prix bas et logements vacants
France Stratégie pointe plusieurs causes à cette artificialisation galopante. A commencer par la valeur de l’hectare agricole, parmi les plus basses d’Europe avec 6.000 euros environ contre 10.000 à 20.000 € en Allemagne, Danemark, Italie et Royaume-Uni, et 50.000 € aux Pays-Bas. Ensuite, les logements privés et les bâtiments tertiaires s’avèrent largement sous-exploités. En 2015, 2,8 millions de logements étaient vacants en France, rappelle le rapport. Soit 8% du parc de logements selon l’Insee.
Objectif : renaturer
Pour atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette fixé par le plan biodiversité en juillet 2018, pas d’autre choix que de renaturer. Un processus complexe, qui comprend la déconstruction, la dépollution, la désimperméabilisation, la construction de technosols permettant la végétalisation et la reconnexion fonctionnelle aux écosystèmes naturels environnants. Son coût, encore flou, oscillerait entre 1,9 et 2,3 millions d’euros par hectare. En comparaison, le prix moyen d’un hectare constructible varie, en juin 2019, entre 100.000 € dans les communes rurales et 6,1 M€ en région parisienne.
Scénario modéré
Autre priorité: augmenter la densité et le renouvellement urbain. Une économie de 11.000 ha de terres non artificialisées par an[4] pourrait être réalisée en 2030 selon un scénario de «densification modérée». Soit une hausse de la densité de 0,16 à 0,3 et une progression du taux de renouvellement urbain de 0,42 à 0,5. Avantage: réduire l’artificialisation de 20.000 à 9.000 ha par an.
Cette évolution impose de rehausser les constructions de plain-pied et de faire évoluer la réglementation. France Stratégie recommande d’encadrer les nouvelles constructions par un coefficient minimal d’occupation des sols et de conditionner l’attribution des permis de construire sur les zones non artificialisées à l’atteinte d’un niveau minimal de renouvellement urbain. Ces deux mesures pourraient être prises dans le cadre des plans locaux d’urbanisme (PLU). Il serait aussi utile d’exclure des dispositifs Pinel et prêt à taux zéro les constructions situées sur terres non artificialisées. Enfin, il est préconisé d’exonérer de la taxe d’aménagement les projets qui ne changement pas l’emprise au sol du bâti.
Scénario ambitieux
Plus ambitieux, le scénario de «densification forte» vise une densité de construction de 0,4 et un taux de renouvellement urbain de 0,6 en 2030. Il s’appuie sur une baisse du taux de vacance des logements (6% au lieu de 8% au niveau national) et sur un quintuplement du prix des terres libres par rapport à 2016. Résultat: l’artificialisation est réduite à 3.700 ha par en 2030 et même à moins de 1.200 ha en 2050. Renaturer des superficies équivalentes permettrait alors d’atteindre le zéro artificialisation nette visé par le plan biodiversité de juillet 2018. Au contraire, si rien n’est fait, l’artificialisation progressera encore et pourrait toucher, en 2030, 288.000 hectares de plus qu’en 2016 au titre su seul bâti. Soit un peu plus que la superficie du Luxembourg.
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